Etape à Serpa

Après Castro Marim, on pensait faire étape à Mértola. Les paysages semblaient prometteurs... 

Un peu avant l’entrée de la ville, une déviation poids lourds nous a menés sur une petite route où des panneaux nous recommandaient de prendre garde aux loups! Ne voyant plus de signalisation, on s’est arrêtés pour regarder sur Internet à quoi ressemblait le pont de Mértola que nous étions supposés éviter ; il paraissait grand et sur une photo, on a même vu un car. Alors bien sûr, on est revenus sur nos pas. Sauf qu’Internet ne prévenait pas que le pont était en travaux! Alors quand on s’est retrouvés devant, sans possibilité de faire demi-tour et que les ouvriers du chantier nous ont fait signe que, non, c’était catégorique, ils ne nous laisseraient pas passer, il a bien fallu trouver une solution! On n’avait pas d’autre choix que de revenir au panneau de déviation en marche arrière sur la voie de gauche… On était en train de se remettre dans le bon sens quand la police est arrivée, nous lançant des regards perplexes du type : « mais qu’est-ce qu’ils font là ceux-là?! » Un peu vexés de l’aventure, on s’est dit que non, on ne ferait pas le détour pour Mértola!

Comme la nuit tombait, nous avons rejoint Beja. Et le lendemain, c’est à Serpa que nous avons planté le camp pour un peu plus d’une semaine. Le car stationnait devant la porte de la bibliothèque et ce fut très pratique pour ce que nous avions à y faire : terminer enfin la sélection et commencer le document de présentation. Il a fallu traduire 60 synopsis dans les trois langues ; anglais, portugais, français. Travail titanesque pour nous deux! 

Mais quelque part, nous étions assez contents d’être très occupés ; ces heures de concentration nous ont un peu distraits de l’attente dans laquelle nous sommes plongés depuis début janvier. Attente de confirmations pour les dates du festival, attente des réponses aux demandes de subventions… Et désarroi parfois de recevoir un retour négatif là où nous avions trouvé un accueil chaleureux et enthousiaste. Comme à Serpa justement. Nous avions du mal à comprendre, alors nous avons sollicité de nouveau la Vereadora (adjointe à la culture) qui s’est fait un plaisir de répondre à nos questions devant la caméra. C’était vraiment très intéressant… 

D’ailleurs c’est une ville de 7000 habitants qui paraît assez dynamique. Le centre Musiberia dédié à la musique et à la danse, tant contemporaines que traditionnelles, a ouvert il y a quelques années. Il réussit à fidéliser un petit public de curieux en demande d’événements. Nous avons ainsi assisté à un concert très particulier: des chants traditionnels de l’Alentejo mêlés à la musique acousmatique. Bien sûr, il nous manque des codes pour savourer, mais nous avons pu sentir à quel point c’était important pour les Portugais de défendre cette culture traditionnelle. Presque un acte de résistance.

Alors pour résister nous aussi, et comme nous avions du mal à accepter l’idée de ne rien faire ici, nous sommes retournés prendre un café chez Amaro - au sourire contagieux - et après discussion avec lui, nous avons convenu que si notre itinéraire final nous amenait à repasser par Serpa, c’est sur la terrasse de son café que nous projetterions les films! 

Avant de partir, nous nous sommes arrêtés chez les Bombeiros pour faire le plein d'eau. C'est toujours chez les pompiers le plus facile pour ça ; en général, ils sont très sympathiques et le débit de la lance à eau est incomparable avec celui de notre petit tuyau, même si une fois sur deux, Yan finit trempé!

Nous prenons la route pour Reguengos de Monsaraz où nous avons décidé de nous poser le temps de reprendre les choses en main pour chasser notre baisse de morale passagère, pour réparer les vélos, brutalisés quelques nuits plus tôt à Serpa et terminer les peintures sur le car. Nous restons déterminés !

Lien(s)
le bus de la Boite Carrée sur la route de Serpa
vue sur la place centrale de Serpa depuis le café
chants traditionnels de l'Alentejo à Serpa
RV à la mairie avec la vereadora de Serpa