Autriche / Luxembourg, 2003, 14', Virgil Widrich Filmproduction, Amour Fou, Minotaurus Film Luxembourg
Résumé
Une femme est enlevée, un homme se met en devoir de la sauver. S'ensuit une fuite haletante, par tous les moyens de transport possibles, pour tenter d'échapper à une nuée de poursuivants : gangsters, squelettes, créatures du Lac noir et de Frankenstein, King Kong…
Le classicisme de l’intrigue est en fait un hommage aux films d’action. En 14 minutes, Fast Film est un tour de force à travers l’histoire cinématographique, de ses débuts muets aux productions hollywoodiennes contemporaines. Le réalisateur a imprimé quelque 65 000 images de 300 films, en a plié le papier et les a disposé en de complexes tableaux, puis les a animés avec une caméra à la suite d’un travail de production de deux ans.
Le réalisateur
Né en 1967 à Salzbourg et vivant à Vienne, Virgil Widrich a réalisé une dizaine de films depuis son adolescence, principalement des courts métrages, en Super 8 puis en 35 mm. Il a par ailleurs travaillé à des réalisations multimédia. Héritier de l'avant-garde
autrichienne et de sa riche tradition de retraitement critique et plastique d'images préexistantes (found footage), et inspiré par l'imagerie cinématographique populaire, son travail entremêle fiction et expérimentation, pixillation (animation image par image) et collage. Laborantin ludique, Virgil Widrich fait ainsi passer et repasser les images au tamis déformant de plusieurs techniques, supports et formats. Un de ses courts les plus primés, Copy Shop (2001, 12 mn), résume à merveille son cinéma où reproduction est synonyme d'absurde : dans un univers kafkaïen, un employé chargé des photocopies est victime d'une mise en abyme, étant lui-même dupliqué à l'infini. Son cinéma est un art de “photocopieur“.
Tourné en 35 mm, Fast film a nécessité deux ans de travail. Le réalisateur a imprimé quelque 65 000 images de 300 films, en a plié le papier et les a disposé en de complexes tableaux, puis les a animés avec une caméra.